De la Grande Motte, nous prenons un car, direction la Mecque des médecins et pharmaciens de
Montpellier : là nous attend sous le micocoulier remarquable, Jean Louis Roussel botaniste et
professeur. Le plus ancien jardin des plantes médicinales ouvre exceptionnellement pour nous.
Première curiosité archaïque, l'arbre aux quarante écus. Ce Ginkgo biloba mâle est issu d'une
marcotte d'un sujet planté en 1788. Pour le rendre fécond, on a greffé des branches femelles vers
1830. Mystères de la nature, ingéniosité de l'homme.

Notre guide prolixe, nous commentera quatre siècles de découvertes et recherches sur les plantes
médicinales, du boldo au pavot en passant par la réglisse, l'onagre ou le datura.
Difficile de quitter cet endroit, mais la visite du seul musée de la pharmacie en France nous attend.
Marie Sophie Guibert arrive en 2 heures à nous commenter les grandes étapes de la pharmacie.

Depuis les apothicaires jusqu'aux chercheurs (qui trouvent) comme Jérôme Balard qui découvrit le
brome, en partant à pied jusqu'à la mer pour rapporter « l'eau mère des salins ». Ce musée a permis
de sauvegarder des officines et leurs pots à onguents, du matériel de laboratoire, des réclames, dont
celle du radium pour les soins du visage ! Des buvards, des robes professorales et leurs bonnets,
insignes du savoir des pharmaciens

Vendredi matin, on part vers le Nord : Les contreforts du Larzac, avec Jean Marie Coste, lui aussi
pharmacien. Il commence dans le car par un cours de géologie avant de nous faire découvrir un
chemin de fées tout autour d'un castel en ruines au Caylar. On pensait le Larzac grande steppe
monochrome et aride, mais surprise, entre les ruffes (restes volcaniques) les murs moussus recèlent
les tulipes australis, jaunes, le chèvrefeuille d'Etrurie qui embaume, l'hélianthème des
Appenins ; l'ophris bourdon, l'orchis brûlée et l'homme pendu pour les orchidées, sous
l'ombrage des amélanchiers ovalis et des pruniers mahaleb odorants.
On serait passés à côté de ces trésors, sans notre guide.